Situation géographique
La base se situe ICI, à 17 000 km de Paris à vol d’oiseau, et à environ 11 jours de voyage.
Trajet Paris – base DDU
Pour atteindre ce bout du monde il faut d’abord prendre un avion pour Melbourne avec escale à Hong-Kong, suivi d’un vol vers Hobart en Tasmanie où le bateau de l’IPEV, l’Astrolabe, nous attendra pour la dernière longue ligne droite : environ 7 jours de navigation à travers les 40ème rugissants et les 50ème hurlants, qui ont jadis donné du fil à retordre aux plus badass des explorateurs tels que Cook ou Charcot. Et avec un gite pouvant atteindre 45°, ça va méchamment zouker dans les eaux australes !
L’Astrolabe – © Thibault Vergoz – IPEV
L’Astrolabe – © INFRAPOL – IPEV
Pour finir un dernier petit coup d’hélicoptère est généralement nécessaire lorsque des glaces empêchent le bateau de venir suffisamment près des côtes.
La base est située sur une île d’un petit archipel mais la banquise relie l’île à la terre la majeure partie de l’année. L’accès et le ravitaillement de la base se fait quasi exclusivement par l’Astrolabe, qui ne peut y accéder que durant l’été austral (entre Novembre et Février). Passé cette période la banquise se réinstalle et la base devient alors coupée du reste du monde.
Une seconde base franco-italienne appelée Concordia (ou « dôme C » du nom de la formation glaciologique sur laquelle elle est située) se situe elle à 1100 km dans l’inlandsis et à 3200 mètres d’altitude.
Le ravitaillement de Concordia se fait par le RAID, qui est un gros convoi à la Mad Max version antarctique : 10 gros engins chenillés tractant des tonnes de matériel et de carburant pendant 11 jours à travers un des endroits les plus inhospitaliers de la planète composé exclusivement de glace et de vent. Et même pas un domac sur la route, walou.
RAID © IPEV
Pour les intéressés je vous conseille la lecture de l’excellente BD « la lune est blanche » des frères Lepage, qui raconte ce périple.
Rôle et population
Comme toutes les bases antarctiques il s’agit de bases scientifiques, où l’on étudie tout pleins de sujets que j’aurai l’honneur de décrire au fil de ce blog : glaciologie, piafologie, sismologie, atmosphèrologie, météorologie, psychologie…
Mesure sur manchot © Bruno Cusa – IPEV
DDU a été créée en 1956 après qu’un incendie a dévasté la base Port-Martin, et accueille depuis 67 ans sans interruption de nombreuses recherches dirigées par l’IPEV (Institut Paul-Emile Victor). L’équipe est cette année constituée de 23 hivernants, mais la base accueille également de nombreux campagnards d’été, et avec le croisement des hivernants de l’année précédente la population peut s’élever à plus de 100 personnes durant la période estivale.
Condition climatique
La température à DDU est comprise entre +5°C et -35°C, des valeurs pas si extrêmes que ça finalement, puisque des pays comme le Canada ou la Russie peuvent avoir des températures bien plus basses que ça en hiver.
En revanche la base est particulièrement exposée aux vents catabatiques, ces masses d’air dévalant la pente antarctique depuis les hauteurs froides des terres vers la côte, relativement plus chaude, à des vitesses pouvant dépasser 200 km/h !
Pour bien se représenter la chose, imaginez-vous à 200 km/h sur l’autoroute par -35°C à sortir la tête par la fenêtre. Ça picote, oui.
Salut Sylvain.
On s’est croisé au boulot il y a quelques années, tu étais en stage entreprise.
En effet il y a eu du chemin de parcouru, j’espére d’ailleurs que tu fais actuellement un bon voyage.
Responsable technique d’une telle base c’est couillu, surtout en ce concerne l’eau qui ne circule pas si bien que ça par-35°C.
Allez fais nous rêver un peu …
Amicalement,
Franck
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